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Morihei Ueshiba

L'Aikido est une discipline martiale relativement jeune, fondée par Morihei Ueshiba.

Ce dernier est né à Tanabe, au Japon, le 14 décembre 1883. Il est issu d'une famille terrienne aisée qui compte quelques pratiquants d'arts martiaux. Ces   caractéristiques (famille - terre/nature - arts martiaux - esprit pionnier) accompagneront Morihei Ueshiba tout au long de sa vie.

Parmi les nombreuses expériences, les multiples rencontres qui participent à la construction du parcours de Maître Ueshiba, deux personnes ont plus particulièrement compté :

- dans sa pratique des arts martiaux : Sokaku Takeda (1859-1943), maître du Daito Ryu Jujutsu (une synthèse de différentes techniques de combat). Cette rencontre se déroule au milieu  des années 1910, lorsque Ueshiba se trouve à la tête d'un groupe de colons partis sur l'île d'Hokkaido fonder un village.  Il étudiera avec cet homme, Ronin empreint d'un esprit guerrier hérité des Samurai Aizu, durant  quelques années, pour s'en libérer au fil du temps.

- dans sa quête spirituelle : le révérend Onisaburo Deguchi (1871-1948), maître spirituel d'une religion en pleine expansion, l'Omoto-Kyo, synthèse entre des principes issus du shintoisme japonais, du bouddhisme chinois et du chamanisme tibétain, secte religieuse fondée à la fin des années 1890 par Nao Deguchi, belle-mère de Onisaburo (de son vrai nom Ueda, un brillant érudit japonais qui épousa la fille de la prophétesse et pris le nom du clan  Deguchi). A la mort de cette dernière (en 1918), il devient le guide spirituel  de cette secte, suffisamment attractive pour séduire les notables, les intellectuels ... Ce mouvement religieux eut suffisamment d'ampleur pour être porté à la connaissance de Morihei Ueshiba pour que ce dernier, sur le chemin du retour vers Tanabe pour se rendre au chevet de son père malade, fit un détour par Ayabe pour rencontrer ce réverend. Après la mort de son père, M. Ueshiba alla vivre avec toute sa famille à Ayabe, auprès d'Onisaburo Deguchi (1920, il est alors âgé de 37 ans). L'enseignement tiendra une grande place dans la vie de Ueshiba.

A suivre ...

Au-delà des légendes qui, bien souvent, accompagnent les hommes d'exception, l'Aikido est d'abord  l'aboutissement de toute une vie de recherche tant sur le plan martial, que spirituel et humain mené par un homme (Ueshiba Morihei) ayant connu différentes expériences (une éducation à l'écologie, un apprentissage de différentes techniques martiales, des épreuves l'ayant amené à côtoyer la mort) ... Il est aussi indissociable d'un contexte socio-culturel édifié entre traditions et modernité  : par exemple, les aspirations martiales du fondateur se sont pacifiées en même temps que la société japonaise ...

Ce processus de construction, de maturation de l'Aikido, ne s'est pas arrêté avec la mort de son fondateur. Ce dernier a initié le mouvement, en acceptant de transmettre une partie de son savoir et de son savoir-faire, et des pratiquants plus ou moins illustres  s'évertuent, chacun à leur niveau,  à perpétuer le message véhiculé par l'Aikido des " origines" .

Pour celles et ceux qui souhaiteraient connaître plus en détail la vie du fondateur de l'Aikido et la naissance de son art, nous vous renvoyons à la lecture, par exemple, de l'ouvrage de STEVENS John. Morihei Ueshiba. Une biographie illustrée du fondateur de l'Aikido. Budo Editions - Editions de l'Eveil, 1999 (traduction française de J. Nickels-Grolier).

L'Aikido, art martial japonais, n'est pas seulement un art de combat. Son but premier est de permettre à l'homme moderne de retrouver, par la maîtrise du mouvement, son état d'équilibre naturel, physique et psychique. En retrouvant l'harmonie dans son existence le pratiquant s'intègre avec son environnement, et devient ainsi un acteur de sa destinée, en étant plus disponible et plus lucide. Après de nombreuses années d'entraînement, l'Aikido devient une arme de dissuasion, où l'attitude mentale permet souvent de résoudre un conflit psychologique qui annonce souvent des violences physiques. Ses techniques de combat sont essentiellement défensives, et font face à toutes sortes d'attaques. Les techniques d'Aikido reposent surtout sur le principe de non-opposition à la force elle-même, en préférant l'esquive et la mise en déséquilibre de l'agresseur par sa propre inertie. L'Aikido enseigne la coordination du corps et de l'esprit, organisé par un esprit de non-violence et de paix. L'Aikido développe un état d'esprit qui permet d'utiliser l'énergie vitale qui circule dans notre corps et que l'on appelle Ki. L'Aikido neutralise l'agressivité de l'adversaire, sans nuire à son intégrité, ni chercher à le détruire ou à l'humilier. Dans art Martial, la compétition est exclue et remplacée par une " lutte" contre soi-même et ses propres limites et se doit de conduire l'homme vers une autre façon de vivre.

Né avec le XXème siècle, au Japon, l'Aikido est un art martial récent. D'un point de vue descriptif, cette discipline martiale est basée sur l'acquisition d'un ensemble de techniques de défenses, déclinées selon des types d'attaques codifiés. L'efficacité de ces techniques repose entre autres sur la création et l'entretien de déséquilibres qui permettent de contrôler l'attaquant sans avoir recours à la force physique. Ce qui distingue, principalement, l'Aikido des autres disciplines martiales, c'est sa philosophie, résolument pacifiste et sa volonté de s'adresser au plus grand nombre.

Adaptée aux enfants, la pratique de l'Aikido est intéressante à plusieurs niveaux : Comme toute activité physique, l'Aikido développe chez les jeunes sujets l'endurance à l'effort. Mais l'apprentissage de principes et de techniques particulières à cette activité leur permet d'acquérir également une bonne connaissance de leur corps, de son positionnement dans l'espace, ainsi que le sens de l'équilibre. Le développement de cette conscience globale du corps amène l'enfant à mieux préserver son intégrité physique, à prendre de l'assurance. La pratique de l'Aikido est ainsi un excellent support de développement personnel en facilitant l'acquisition et l'évolution d'un certain nombre de qualités (tant corporelles qu'humaines). Sur le plan du mental, la connaissance des techniques stimule chez l'enfant des qualités telles que la mémoire, la logique et la concentration.

En même temps qu'il apprend à s'engager physiquement dans la réalisation des techniques, il intègre les valeurs de l'engagement moral et de l'honnêteté de l'action. Le centrage physique, opéré grâce aux techniques, calme également le mental. L'interaction avec autrui conduit aussi l'enfant au respect et à l'estime de l'Autre. La pratique de l'Aikido se faisant au sein d'un groupe, elle joue un rôle non négligeable dans l'ouverture sociale de l'enfant sur le monde. Cette vaste entreprise est facilitée par le fait qu'en Aikido, il n'existe pas de compétition et donc pas d'exclusion. Chacun y a sa place : enseignant, confirmé ou débutant. L'enseignement s'appuie sur l'entraide et la coopération entre tous les individus, quelque soit leur niveau. Sa propre progression est ainsi étroitement liée à la progression de ses partenaires. Cette intégration permet à l'enfant de prendre confiance en lui-même et peut inconsciemment l'aider à trouver sa place dans ce grand groupe qu'est la société. A travers une recherche technique et spirituelle constante, le fondateur de l'Aikido, Maître Ueshiba, poursuivait le noble but de " garder la paix en ce monde, d'accepter et de favoriser l'épanouissement de tous les êtres" . C'est sans doute pour cela que " la seule victoire qu 'enseigne l'Aikido, c 'est la victoire sur soi-même" . C'est cet état d'esprit que nous essayons de faire perdurer à travers la pratique de l'Aikido.

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